Traitement contre les IST
Comment prévenir et lutter contre les infections sexuellement transmissibles ? Voir tous les médicaments contre les ISTLes IST figurent parmi les 5 motifs principaux de consultation en France. Auparavant appelées « MST ou Maladies sexuellement transmissibles », elles peuvent être provoquées par des virus, par des parasites ou par des bactéries.
A ce jour, on répertorie plus d’une trentaine d’agents transmissibles sexuellement, dont 8 reconnus comme pathogènes. 4 d’entre eux sont à l’origine d’infections sexuelles curables : la syphilis, la gonorrhée, de la chlamydiose et la trichomonase. Et les 4 restants sont à l’origine d’infections sexuelles virales incurables : l’hépatite B, le papillomavirus humain ou VPH, l’herpès ou HSV, et le VIH.
Les IST sont considérées comme des fléaux à l’échelle mondiale. Elles infectent plus d’un million de personnes chaque jour et multiplient par 3 le risque de contracter le VIH chez ses victimes. Pouvant provoquer des complications graves pendant la grossesse et sur la reproductivité, elles sont à l’origine de plusieurs mortinaissances, de décès néonataux et entraînent la mort de plus de 266 000 femmes par an, en favorisant les cancers du col de l’utérus.
Qu’est-ce que les IST ?
Elle fut auparavant appelée « MST ou Maladies sexuellement transmissibles », mais suite à une décision du Ministère de la Santé au regard d’une recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), elle devint « IST ou Infections sexuellement transmissibles » et ce, afin d’inciter la population à la dépister avant et non après l’apparition des premiers symptômes.
Par définition, on appelle IST toute infection qui peut se transmettre par le sexe, c’est-à-dire via un rapport sexuel vaginal, anal ou oral. Mais dans la pratique, tout contact cutanée avec les parties génitales ou le sang de l’infecté peut induire une contamination. Ces infections peuvent ainsi également se transmettre :
- Soit par transfusions sanguines
- Soit de la mère à l’enfant pendant la grossesse
- Soit de la mère à l’enfant pendant l’accouchement
Les condylomes
Les condylomes sont les IST les plus fréquemment rencontrées en France : elles touchent 1% de la population française, soit 4 fois plus qu’en 1970.
Les condylomes sont des petites tumeurs cutanées, bénignes et indolores, qui apparaissent au niveau des organes génitaux et des zones anales. Elles sont provoquées par la contamination du virus HPV ou Human Papillomavirus, et peuvent se présenter sous différentes formes :
- Les condylomes acuminés
- Les condylomes papuleux
- Les condylomes plans
Mode de transmission
Le virus à l’origine des condylomes est très contagieux. Il se transmet très facilement, voilà pourquoi, c’est l’une des infections sexuellement transmissibles les plus répandues.
On le contracte notamment via les muqueuses buccales ou des organes génitaux, soit par contact sexuel vaginal, anal ou oral, mais également :
- Par voie cutanée (contact de l’organe infecté avec les mains, contact avec les sous-vêtements appartenant à la personne infectée, dans les saunas…)
- De la mère à l’enfant pendant l’accouchement.
Symptômes et signes
Les premiers symptômes apparaissent généralement dans les huit semaines après la contamination. Il est cependant possible que le patient ne présente aucun symptôme pendant plusieurs années tout en étant contaminé.
Les condylomes se manifestent par l’apparition de petites verrues dans les zones génitales :
- Le vagin, la vulve et le méat urinaire chez la femme ;
- La verge chez l’homme.
Ces petites tumeurs peuvent également apparaître dans les zones anales aussi bien chez l’homme que chez la femme. Elles sont généralement bénignes et ne sont pas du tout douloureuses.
Moyen de dépistage
Le diagnostic est établi à la suite d’un examen génital et anal qui vise à observer et à analyser les lésions aussi bien chez l’homme que chez la femme. De prélèvements peuvent également être prévus, et dans de rares cas, les médecins auront recours à l’acide acétique pour dépister la présence ou non de la maladie. Mais uniquement si les lésions ne sont pas visibles où s’il n’est pas possible de les visualiser.
Chez la femme en particulier, des examens supplémentaires comme les frottis peuvent être prévus.
Traitement et médicament
Il est possible de se faire vacciner dès l’âge de 11 ans jusqu’à 14 ans, ou au plus tard, avant que la personne ne soit sexuellement active pour qu’elle soit immunisée contre le virus. Le vaccin ne protège pas cependant de tous les virus papillomavirus, voilà pourquoi, un dépistage régulier est nécessaire.
Le traitement des condylomes génitaux est souvent local, et consiste en l’application de crèmes ou de pommades sur les zones touchées. Dans certains cas, les lésions peuvent être traitées par l’application d’azote liquide ou par laser. Et dans les cas les plus graves, l’ablation des verrues est préconisée par électrocoagulation.
Complications si non traitée
Si les HPV provoquent des lésions externes bénignes, certaines souches du papilloma peuvent provoquer des lésions internes et précancéreuses. Ces dernières peuvent provoquer des cancers du vagin ou du col de l’utérus chez la femme, et un cancer du rectum chez l’homme.
L’herpès génital
Le pourcentage de population souffrant d’herpès génital dans le monde est en constante hausse. L’herpès génital figure en effet parmi les infections sexuellement transmissibles les plus répandues chez les personnes sexuellement actives âgées entre 25 ans à 35 ans. En France, 20% de la population sont concernées, et aux États-Unis, on estime à 1 personne sur 6 le nombre de personne infectée !
On répertorie deux virus responsables de l’herpès génital :
- Le virus HSV1, à l’origine de l’apparition des symptômes de l’herpès sur la partie supérieure du corps.
- Le virus HSV2, à l’origine de l’apparition des symptômes de l’herpès sur les parties génitales.
Mode de transmission
L’herpès génital peut se transmettre de trois manières différentes :
- Par les rapports sexuels anaux ou vaginaux: au contact avec les sécrétions génitales ou avec les vésicules qui se forment sur le pénis, sur la vulve ou sur l’anus.
- Par les rapports sexuels oraux, dans le cas de l’herpès buccal.
- Par l’accouchement, dans le cas d’une transmission de la mère à l’enfant.
Symptômes et signes
Les symptômes d’une première infection par le virus de l’herpès apparaissent généralement entre 2 jours à trois semaines après la contamination. Il s’agit notamment :
- D’apparition de petites vésicules pleines de liquide et groupées en bouquet sur les zones anales et génitales. Ces petites cloques sont souvent douloureuses et provoquent des sensations de picotement, de démangeaison et de brûlure.
- De sensations de brûlures ou de douleurs au niveau du vagin, de la vulve ou du pénis pendant l’urine.
- Des inflammations appelées ano-rectite au niveau de l’anus et du rectum.
Chez certaines personnes, l’infection au virus de l’herpès ne génère aucune manifestation externe. La personne est bel et bien contaminée et demeure, malgré cela, très contagieuse.
Moyen de dépistage
Pour dépister une infection à l’herpès génital, le médecin prélève des cellules à la surface des lésions et les examine au microscope. Pour confirmer le diagnostic, il peut par la suite prescrire une analyse sanguine en vue de déceler la présence d’anticorps ou un frottis.
Traitement et médicament
Il est impossible de guérir totalement d’un herpès génital. Dès lors qu’une personne infectée, elle restera porteuse du virus toute sa vie. Les traitements disponibles sur le marché à ce jour, comme le traitement herpès génital Valacyclovir et le Famciclovir, ne visent donc pas à soigner l’infection sexuellement transmissible, mais plutôt à soulager les symptômes qu’elle engendre. Ils ont également pour objectif de calmer la manifestation de la maladie qui est sujette à de fréquentes récidives.
Complications si non traitée
Sans traitement, l’herpès génital peut se transmettre au nouveau-né par le contact avec les vésicules se trouvant au niveau de la vulve à la naissance. Parmi les complications les plus graves, il y a également l’atteinte de la cornée, qui peut aboutir à la cécité de la personne infectée.
Les mycoplasmes
Le mycoplasme est une bactérie particulière : elle est capable de se reproduire en dehors des cellules. Cette petite bactérie peut donc se trouver un peu partout, et si certaines sont bénignes et n’ont aucun effet sur l’Homme, on ne peut pas en dire autant des autres, comme le Mycroplasma et l’Ureaplasma, qui sont réellement pathogènes. Une espèce de mycoplasme, également nocive, peut provoquer des infections sexuellement transmissibles : il s’agit du Mycoplasma genitalium.
Mode de transmission
Les IST dues aux mycoplasmes génitaux se transmettent au contact des muqueuses génitales de la personne infectée avec d’autres muqueuses non-infectées. La contamination d’une personne à une autre se fait donc généralement lors de relation sexuelle non protégée, et ce, qu’il s’agisse de rapports oraux, anaux ou vaginaux.
La contamination est également possible à l’utilisation de sextoy qui n’a pas été désinfecté, alors qu’il a été utilisé par une personne infectée. Ou par la langue et la salive.
Symptômes et signes
Les premiers symptômes d’une infection aux mycoplasma génitalium apparaissent environ une semaine après la contamination.
Chez l’homme, cette IST se manifeste par :
- Des infections de l’urètre provoquant des douleurs à l’urine
- Des écoulements jaunâtres en petite quantité de la verge
Chez la femme, une contamination aux mycoplasmes se manifeste par :
- Des infections urinaires
- Des salpingites
- Un faible poids du fœtus en cas de grossesse
Moyen de dépistage
Pour établir le diagnostic, les médecins effectuent un prélèvement cervico-vaginal chez la femme et au niveau de l’urètre chez l’homme.
Traitement et médicament
Le traitement consiste en la prise systématique d’antibiotique pour les deux partenaires : des cyclines, des macrolides, des fluoroquinolones… Chez la femme, le traitement oral peut être associé à un traitement local de crèmes ou d’ovules.
Complications si non traitée
Les mycoplasmes ont beau être des bactéries petites et fragiles, elles n’en sont pas moins dangereuses et peuvent engendrer des conséquences si l’infection n’est pas détectée et traitée.
Chez l’homme, une infection sur le long terme aux mycoplasmes génitaux peut entraîner une inflammation de l’épididyme et de la prostate. Chez la femme, elle peut provoquer une inflammation du col de l’utérus et des trompes de Fallope. Les conséquences sur le long terme sont les risques élevés de grossesse extra-utérine et la stérilité.
La trichomonase
La trichomonase est une infection sexuellement transmissible qui touche majoritairement les femmes. Elle est causée par des protozoaires qui s’installent le plus souvent au niveau des muqueuses vaginales chez la femme et dans l’urètre chez l’homme, et qui provoquent des ulcérations partout où ils passent. La trichomonase figure également parmi les IST les plus fréquemment rencontrées, car elle infecte chaque année plus de 174 millions de personnes dans le monde.
Mode de transmission
Le trichomonas vaginalis se transmet par essentiellement par contact sexuel avec une personne infectée. On parle donc de rapports sexuels oraux, vaginaux ou anaux.
Dans la mesure où les protozoaires responsables de l’infection sont particulièrement robustes et peuvent sans difficulté survire pendant des heures au dehors, s’ils sont en contact avec des objets humides, il est possible de les transmettre via les serviettes de la personne infectée, les sièges de toilette ou les saunas.
De nombreuses études ont révélé que les femmes porteuses du trichomonas vaginalis ne transmettaient que rarement le protozoaire à ses partenaires. D’où un nombre très inférieur d’hommes souffrant de cette IST. En revanche, les femmes y sont beaucoup plus sensibles et se contaminent très facilement.
Symptômes et signes
La trichomonase est une infection sexuellement transmissible très silencieuse. Elle provoque rarement des symptômes chez les personnes qu’elle infecte. Cependant, les premiers signes d’infection au trichomonas vaginalis, s’il y en a, apparaissent au bout de 28 jours environs, après la contamination.
Chez l’homme, l’infection se manifeste par :
- Des douleurs à la miction
- Des écoulements suspects au niveau de la verge
- Des testicules enflées, signe d’inflammation des épididymes
Chez la femme, l’infection se manifeste par :
- Des pertes vaginales jaunes ou gris verts
- Des démangeaisons vaginales accompagnées de mauvaises odeurs
- De douleurs à la miction
Moyen de dépistage
Le diagnostic se fait à partir :
- Des écoulements vaginaux chez la femme
- Des jets d’urine chez l’homme
Les prélèvements sont par la suite observés au microscope et envoyés en laboratoire, afin de dépister la présence des parasites.
Traitement et médicament
Le traitement de la trichomonase se fait par la prise unique d’un antibiotique : le métronidazole ou le tinidazole. Et ce, sous la forme de comprimé, d’ovules ou de crèmes vaginales pour la femme.
Pour que le traitement soit vraiment efficace, il est recommandé au couple concerné d’éviter tout rapport sexuel tant que les symptômes n’ont pas totalement disparu aussi bien pour l’un que pour l’autre.
Complications si non traitée
Sans traitement, la trichomonase peut fragiliser la membrane cervicale, ce qui ouvre la porte à de nombreuses autres infections sexuellement transmissibles chez la femme. Elle peut également provoquer un accouchement prématuré si la patiente est enceinte.
Chez l’homme, la trichomonase peut entraîner une inflammation de la prostate.
La Chlamydia
La Chlamydia est l’infection sexuellement transmissible la plus rencontrée en Europe, et particulièrement en Belgique. Causée par une bactérie de type « Chlamydia », elle touche aussi bien les hommes que les femmes, mais majoritairement les femmes âgées entre 20 et 24 ans. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la Chlamydia infecterait plus de 131 millions de personnes par an.
Mode de transmission
La transmission de la Chlamydia se fait essentiellement par voie sexuelle, et donc, via des rapports sexuels anaux, vaginaux et oraux. La bactérie peut également se transmettre de la mère à l’enfant au moment de l’accouchement par voie basse si la mère est infectée.
Symptômes et signes
La Chlamydia figure parmi les infections sexuellement transmissibles dites « asymptomatiques », c’est-à-dire qu’elle provoque rarement des symptômes, en particulier chez l’homme. Si elle en provoque, les premiers signes d’infection vont apparaître quelques semaines après le rapport qui a permis la contamination.
Chez l’homme, une infection à la Chlamydia se manifeste souvent par :
- Une infection urinaire provoquant des douleurs à la miction
- Des écoulements jaunâtres provenant de la verge
Chez la femme, une infection à la Chlamydia se manifeste souvent par :
- Des douleurs abdominales et/ou pelviennes
- Des rapports sexuels douloureux
- Des écoulements vaginaux jaunâtres
- Des saignements inexpliqués en dehors des périodes menstruelles
- Une infection urinaire qui se manifeste par des douleurs à la miction
Moyen de dépistage
Le diagnostic est posé après un prélèvement local : un frottis au niveau de la vulve et du vagin chez la femme, et au niveau de l’urine chez l’homme.
Traitement et médicament
La Chlamydia se traite avec des antibiotiques :
- En 7 jours pour les cyclines
- En une seule prise pour les azithromycines
L’infection peut également être traitée avec de la doxycycline, de l’erythromicine et de l’ofloxacine.
Complications si non traitée
L’infection à la Chlamydia peut entraîner des conséquences très graves et très difficiles à soigner si elle n’est pas traitée.
Chez l’homme, elle peut entraîner :
- Un gonflement des testicules
- Une polyarthrite rhumatoïde
- Le syndrome de Reiter ou arthrite réactionnelle
Chez la femme, elle peut entraîner :
- Des inflammations des organes du petit bassin, qui peut porter atteinte au foie.
- Des inflammations au niveau de la région pelvienne entraînant des douleurs constantes, et sur le long terme, une obstruction des trompes de l’utérus qui va entraîner soit des grossesses extra-utérines, soit la stérilité.
La Gonorrhée ou « chaude-pisse »
La Gonorrhée, également appelée « Blennorragie » ou « Chaude pisse » fut l’une des infections sexuellement transmissibles les plus redoutables des années 90. Et ce, non pas parce qu’elle fut difficile à traiter, mais parce qu’elle se transmet très facilement et qu’elle engendre en sus des complications souvent graves.
Causée par la bactérie à Gram négatif Neisseria Gonorrhoeae, le taux de chaude pisse diagnostiqué a considérablement baissé de 33% environ selon les statistiques dans les années 2000. Pour autant, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, cette IST touche encore plus de 200 millions de personnes par an, et ce, aussi bien les hommes que les femmes de 16 à 24 ans.
Mode de transmission
La Gonorrhée peut se transmettre de deux manières :
- Par rapports sexuels vaginaux, anaux ou oraux avec une personne infectée
- De la mère à l’enfant pendant un accouchement à voie basse
Symptômes et signes
Chez les hommes, les premiers signes d’infection apparaissent au bout d’une semaine après le rapport contaminant. La maladie se manifeste alors par :
- Une sensation de brûlure pendant la miction
- Un écoulement jaunâtre ou verdâtre
- Une rétention d’urine accompagnée de fièvre dans le cas où la prostate est atteinte
Chez les femmes, la Gonorrhée est très souvent asymptomatique. 70% des femmes ayant été contaminées par la bactérie ne présentent pas de symptômes du tout. Pour les 30% restantes, la maladie se manifeste souvent par :
- Une sensation de brûlure pendant la miction
- Un écoulement vaginal, souvent du pu, du à une inflammation du col de l’utérus
- Des saignements inexpliqués en dehors de la menstruation
Dans les cas de Gonococcie les plus graves, aussi bien chez l’homme que chez la femme, la maladie peut se manifester par :
- Des douleurs dans le pharynx
- Des douleurs anales
- L’apparition de pustules
- Des atteintes aux articulations
Moyen de dépistage
Pour établir le diagnostic, les spécialistes procèdent à des prélèvements :
- Au niveau du col de l’utérus pour la femme
- Au niveau de l’urètre pour l’homme
Et éventuellement, pour les deux :
- Au niveau de l’anus
- Au niveau du pharynx
Les prélèvements obtenus seront analysés au microscope dans un premier temps, et aux cultures par la suite.
Traitement et médicament
Le traitement ainsi que sa durée seront adoptés en fonction de l’importance des symptômes et des complications déjà engendrées par la Gonococcie. En règle générale, le médecin prescrira des antibiotiques de la famille des céphalosporines :
- Sous la forme de comprimé en prise unique
- Sous la forme d’injection intramusculaire
Complications si non traitée
Une Gonorrhée non traitée peut engendrer des complications sérieuses et graves, surtout chez la femme. Dans 40% des cas, elle peut entraîner :
- Une inflammation des organes du petit bassin
- Une inflammation du foie
- La méningite
- L’arthrite
- La stérilité
La Syphilis
Egalement connue sous l’appellation « Petite vérole », la Syphilis est une infection sexuellement transmissible particulièrement contagieuse, et très invalidante. Causée par la bactérie appelée Treponema Pallidum, on avait réussi presque réussi à l’éradiquer grâce à la découverte des antibiotiques vers la fin des années 90.
Depuis les années 2000 cependant, la Syphilis est de nouveau réapparu. La bactérie responsable de l’infection a effectivement développé une résistance aux antibiotiques utilisés en traitement. Selon l’Institut de Veille Sanitaire ainsi, le nombre de personnes infectées par la bactérie ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, on estime à 5.6 millions de personnes le nombre de personnes contaminées chaque année.
Mode de transmission
La syphilis peut se transmettre de 3 manières :
- Par rapport sexuel, au niveau des organes génitaux, mais aussi au niveau de l’anus et de la bouche.
- Par le sang, dans le cas d’une transfusion sanguine avec des matériels non désinfectés, mais c’est extrêmement rare.
- Par la grossesse ou l’accouchement, dans le cas d’une transmission de la mère à l’enfant.
- Par les lésions cutanées, notamment au contact du chancre ou des éruptions du 2ème stade qui sont tous les deux très contagieux.
Symptômes et signes
Les symptômes de la Syphilis apparaissent au bout de trois semaines environ après la contamination, temps nécessaire pour l’incubation. Ce délai passé, l’évolution de la maladie se fait en trois phases bien distinctes :
- Une phase primaire qui se caractérise par l’apparition de chancres indolores au niveau des organes génitaux.
- Une phase secondaire qui se caractérise par l’apparition de problèmes cutanés.
- Une phase tertiaire qui se caractérise par des troubles nerveuses et cardiaques, et qui peut être fatale pour la personne infectée.
Moyen de dépistage
On peut diagnostiquer la Syphilis de deux manières :
- Par prélèvements, pour une mise en évidence directe de la présence de la bactérie.
- Par tests biologiques, pour une mise en évidence indirecte de la présence de la bactérie.
Traitement et médicament
La Syphilis peut être traité à l’aide d’antibiotiques sous la forme de comprimés et d’injections. L’Organisation Mondiale de la Santé préconise cependant l’injection intramusculaire de pénicilline, et ce, une à trois fois si le patient ne présente aucune allergie à ce médicament.
Complications si non traitée
Sans traitement, la Syphilis peut provoquer des lésions cérébrales, nerveuses et cardiaques qui peuvent être mortelles.
Le VIH / SIDA
Le SIDA ou Syndrome d’Immuno Déficience humaine Acquise est sans aucun doute l’infection sexuellement transmissible la plus connue et la plus redoutable qui existe à ce jour. Avec près d’une quarantaine de millions de personnes infectées et plus d’un million de victime décédée en 2015, c’est également l’IST la plus active et la plus mortelle.
Le SIDA est causé par VIH ou Virus Immunodéficience Humaine, un rétrovirus qui s’attaque principalement au système immunitaire de l’Homme et qui ouvre, sur le long terme, la porte à des nombreuses maladies et infections. A l’échelle mondiale, il infecte surtout la population homosexuelle ainsi que celles consommant de la drogue.
En France, on compte aux environs de 5925 le nombre de personnes diagnostiquées comme « séropositive » en 2015, ce qui représente une hausse de 12% par rapport aux chiffres de 2010. L’Ile-de-France est la région la plus touchée.
Mode de transmission
Le virus VIH peut se transmettre de deux manières :
- Par voie sexuelle
- Par voie sanguine
Contrairement aux autres virus et aux bactéries pouvant provoquer des IST, le VIH ne contamine pas facilement. Présent essentiellement dans le sang, dans le sperme, dans les fluides vaginaux, dans le lait maternel et dans les muqueuses du corps humain (anale, buccale et génitale), il se transmet essentiellement :
- En cas de rapports sexuels non protégés, que cela soit vaginal, anal ou buccal.
- En cas de transfusion sanguine avec un matériel non désinfecté.
- En as de contact ou d’exposition avec le sang contaminé pour le personnel médical.
- En cas de contact avec la muqueuse buccale s’il y a ulcération.
- En cas de blessure s’il y a contact avec une personne contaminée.
Symptômes et signes
Les premiers signes de l’infection au VIH apparaissent aux environs de 3 à 4 semaines après la contamination. La manifestation de la maladie se fait en trois phases :
- La phase de primo-infection, caractérisée par les symptômes de la grippe (fièvre, douleur musculaire, fatigue, diarrhée…), accompagnés d’éruptions cutanées.
- La phase de latence, caractérisée par l’absence de symptômes.
- La phase terminale, caractérisée par l’apparition de plusieurs maladies opportunistes dues à l’affaiblissement du système de défense du corps humain.
Il est également possible que la personne infectée ne présente aucun symptôme.
Moyen de dépistage
Le diagnostic se fait par le biais d’une prise de sang. Le test de dépistage peut se faire de deux manières :
- L’analyse de sang classique
- Le TROD ou Test Rapide d’Orientation Diagnostic, qui consiste à prélever du sang sur le doigt ou à prélever un échantillon de salive.
Traitement et prévention
Le SIDA n’est malheureusement pas curable. Il n’existe, à ce jour, aucun traitement ni vaccin capable de soigner totalement la maladie. Le préservatif reste la solution préventive à ne jamais négliger !
Des traitements puissants sont cependant prescrits aux patients atteints du VIH dans le but d’alléger leurs symptômes. Aujourd’hui, ils consistent en la prise de quelques comprimés (1 à 3) par jour, et s’ils sont bien suivis, ils peuvent permettent à la personne séropositive de mener une vie quasi-normale, comme les personnes saines.
Complications si non traitée
Dans la mesure où le virus du SIDA s’attaque directement au système de défense de la personne infectée, il ouvre droit à de nombreuses maladies dites « opportunistes » qui peuvent être dangereuses, et qui souvent, entraînent la mort du patient.
Les maladies les plus dangereuses sont : la candidose, le cancer du col de l’utérus, l’herpès, le sarcome de Kaposi, la tuberculose, la pneumonie, la toxoplasmose cérébrale, etc.
L’hépatite B
L’hépatite B est l’infection sexuellement transmissible le plus courant. On estime à plus de 2 milliards le nombre de personnes infectées dans le monde, soit 1 personne sur 3. La majorité d’entre elles ignorent qu’elles ont été contaminées, et plus de 240 millions sont porteurs du virus.
L’hépatite B est causée par un virus que l’on surnomme VHB et qui provoque des infections plus au moins aigües au niveau du foie. Sur 780 000 décès attribués à cette infection par an, plus de 650 000 sont victimes de cirrhose ou de cancer du foie, et 130 000 seulement succombent des suites d’une hépatite B sévère.
En France, on compte aux environs de 3 millions le nombre de personnes ayant déjà soufferts de l’hépatite B ; 280 000 environs, le nombre de porteurs du virus ; et 1000, le nombre de décès dus à cette IST par an.
Mode de transmission
L’hépatite B figure parmi les infections sexuellement transmissibles les plus contagieuses. Et pour cause ? Le VHB est 100 fois plus infectieux que le VIH !
La transmission VHB peut se faire de plusieurs manières :
- Par voie sexuelle, dans le cas de rapports non protégés.
- Par voie salivaire, dans le cas de rapports sexuels oraux, seulement si l’on détecte la présence de sang dans la zone buccale.
- Par voie sanguine, si des matériels infectés ont été utilisés pour une transfusion dans le cadre de la toxicomanie, pour un tatouage ou pour du piercing.
- De la mère à l’enfant pendant la grossesse si la mère est infectée et non traitée.
Symptômes et signes
Les premiers symptômes apparaissent environ 6 à 8 semaines après la contamination. Ils se manifestent généralement par :
- De la fièvre
- Une perte d’appétit
- Une urine plus foncée
- Des douleurs abdominales
- Des nausées et des vomissements
- Une asthénie (sensation de grande fatigue)
- Le jaunissement de la peau et de l’intérieur de l’œil
Moyen de dépistage
Le diagnostic de l’hépatite B est établi à la suite d’une prise de sang qui permet de déceler la présence d’antigène HB dans l’organisme.
Traitement et médicament
Il n’y a pas de traitement fixe pour l’hépatite B. Les médecins prescrivent le traitement adapté en fonction de la forme et de la virulence de la maladie. Certains patients souffrant de cette forme d’infection sexuellement transmissible guérissent d’eux-mêmes, d’autres souffriront de la forme chronique et seront porteurs du virus à vie.
Dans ce dernier cas, un traitement antiviral de la classe des « inhibiteurs de la transcriptase inverse » sera proposé. A noter que le vaccin contre l’hépatite B existe et qu’il est tout à fait possible de s’immuniser contre cette IST et ce, à vie !
Complications si non traitée
Sans traitement, une hépatite B aigüe et chronique peut entraîner une cirrhose et un cancer du foie.
Comment se protéger des IST?
La meilleure manière de se protéger des infections sexuellement transmissibles est d’éviter les rapports sexuels à risque et ce, de deux manières :
- En utilisant systématiquement un préservatif pendant les rapports, qu’ils soient vaginaux, anaux ou oraux.
- En ayant recours à un dépistage régulier.
L’utilisation de préservatif est indispensable sauf pour les couples monogames qui, après dépistage, se sont révélés séronégatifs.
Le dépistage est nécessaire pour prévenir les risques de maladies, mais également pour adopter un comportement responsable vis-à-vis des autres dans le cas où une IST est décelée :
- Se soigner correctement avant de reprendre une vie sexuelle.
- Se protéger et protéger les partenaires sexuels en cas de rapports.
- Informer les anciens partenaires d’un risque éventuel de contamination pour qu’ils puissent eux aussi se faire dépister, et éventuellement, se faire soigner.
Remarque : Vous pouvez également vous protéger de certaines IST en vous faisant vacciner.
Comment dépister une IST ?
Quand se faire dépister une IST ? Il n’y a, en réalité, pas de meilleurs moments pour le dépistage d’une IST, car il est nécessaire :
- A tout moment, pour être rassuré.
- Après un rapport non protégé et donc à risque.
- En couple, quand vous ne voulez plus utiliser de préservatifs.
- Avant une grossesse
Où se faire dépister ?
Vous pouvez notamment vous adresser à des centres spécialisés les plus proches de chez vous :
- Le CIDDST (Centre de dépistage des IST)
- Le CDAG (Centre de dépistage anonymes et gratuits)
- Les centres hospitaliers
- Le Centre du planning familial
- Le PMI ou centre de protection maternelle et infantile
Mais vous pouvez également demander que l’examen de dépistage soit fait par :
- Votre médecin traitant
- Votre gynécologue
- Votre urologue
Comment soigner une IST ?
Heureusement, à l’exception du SIDA, la majorité des infections sexuellement transmissibles se soignent très bien à ce jour. Le traitement va dépendre du virus qui vous a infecté et subséquemment, de la maladie dont vous souffrez.
Quand commencer le traitement ? Sans tarder, à partir du moment où on vous a dépisté une IST ! Il est essentiel de suivre le traitement à la lettre et de le suivre jusqu’à son terme, suivant les prescriptions du médecin, pour guérir de la maladie sans séquelles, et pour ne pas risquer de contaminer d’autres personnes.
Où se faire traiter ? Sauf indication contraire ou spécifique du médecin traitant, le traitement pour une IST se fait généralement à domicile.
Existe-t-il un vaccin pour les IST ?
A ce jour, on ne peut répertorier que deux vaccins contre les infections sexuellement transmissibles :
- Celui qui immunise contre le virus responsable des Condylomes, le Papillomavirus.
- Celui qui immunise contre l’hépatite B, le VHB.
La vigilance est donc de mise, car une personne vaccinée peut toujours s’exposer à d’autres types d’IST en ayant des rapports non-protégés.